Prix du fioul et démocratisation des véhicules électriques
Malgré le développement de la voiture électrique, la consommation de combustibles fossiles restera dynamique en raison de la demande des pays émergents.
Préoccupations environnementales, mesures anti-pollution dans les grandes agglomérations, fiscalité du carburant : de nombreuses raisons poussent aujourd’hui les automobilistes à se tourner vers la voiture électrique. Les constructeurs l’ont bien compris, et sont nombreux à développer un modèle voire une gamme complète de véhicules 100 % électriques.
Résultat, la voiture électrique progresse dans les statistiques. En 2017, 30 000 voitures de ce type ont été vendues en France, soit une augmentation de 13 % par rapport à 2016. En 2030, au moins 30 % des véhicules seront électriques.
Un lien entre véhicules électriques… et prix du fioul
Certes, on produit de l’électricité à partir du pétrole – la centrale thermique au fioul est, avec le charbon et le gaz, un des trois types de centrales thermiques –, mais cette énergie fossile représente une infime partie du mix énergétique français. Le nucléaire assure à lui seul plus de 72 % de la production d’électricité en France. Le fioul, lui,ne représente que… 0,6 % .
La montée en puissance de la voiture électrique se traduirait donc, en théorie, par une hausse de la demande d’électricité et une baisse de la consommation de pétrole, utilisé pour fabriquer l’essence et le diesel.
Pas de grand changement à court terme
La démocratisation de la voiture électrique pourrait-elle alors détendre la demande de pétrole et ainsi faire baisser les prix du fioul? Cette question, l’Agence internationale de l’énergie se l’est posée dans un rapport consacré à l’évolution des marchés pétroliers dans les cinq prochaines années.
Pour prendre la pleine mesure des enjeux, il faut changer d’échelle. D’ici cinq ans, les véhicules électriques ne représenteront que 1,1% du parc automobile mondial. Au cours de cette période, les populations des pays émergents (Chine, Inde…) vont continuer de s’équiper, majoritairement en véhicules à essence. La politique volontariste de certains pays, dont la Chine, en faveur de l’électrique ne compensera que partiellement cette hausse de la consommation de pétrole.
L’économie de pétrole réalisée grâce au développement de la voiture électrique sera donc marginale à court terme. Les incitations fiscales et le contexte géopolitique mondial auront probablement plus d’impact sur les prix du baril.
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